Canada: les Amérindiens veulent vendre du cannabis sans l'approbation du gouvernement.

Depuis plusieurs mois, plusieurs membres des tribus « Premières Nations », comme l'appellent les Canadiens, ouvrent des dispensaires de cannabis sans l'accord du gouvernement.

Tout vendeur est tenu d'obtenir une licence délivrée par le gouvernement avant d'ouvrir un dispensaire. Les membres des Premières Nations invoquent la «pharmacopée traditionnelle» et la primauté des lois autochtones sur les lois canadiennes pour justifier l’ouverture de leurs magasins.

«Ici, la province de Saskatchewan n'existe plus», a même déclaré le chef Ira McArthur à Radio-Canada. McArthur est à la tête du Pheasant Rump Nakota, une tribu d'environ 100 personnes vivant dans une réserve amérindienne du Saskatchewan, une province rurale du centre du Canada. La communauté soutient que les lois provinciales et fédérales ne s'appliquent pas sur leur territoire puisque la loi autochtone prend le relais. Selon eux, la communauté peut vendre du cannabis sans l’accord du gouvernement.

Plus au nord, les tribus de Peepeekisis (700 personnes) et de Muscowpetung (500 habitants) se battent pour la même cause.

Les revenus des Amérindiens sont nettement inférieurs

Un peu plus à l'ouest, dans la province de Colombie-Britannique, un autre amérindien du nom de Cory Brewer a ouvert un magasin de cannabis en dehors de son territoire communautaire.

Membre de la nation Syilx, il base ses arguments sur la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones de 2007. Il déclare entre autres que: "Les peuples autochtones ont droit à leur pharmacopée traditionnelle et ils ont le droit de maintenir leurs propres pratiques médicales."

Pour les avocats spécialistes interrogés par Radio-Canada, cette loi s'applique aux collectifs et non aux particuliers.

À l'instar de l'Australie ou des États-Unis, le Canada n'a pas voté pour la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. Ces trois pays partagent un passé de colonisation très violent en faveur duquel les communautés exigent une reconnaissance minimale de leurs droits.

La situation de ces communautés autochtones reste à l’heure actuelle toujours difficile. Un article rédigé par des chercheurs et publié dans la prestigieuse Encyclopédie canadienne décrit la situation actuelle des Amérindiens comme «une marginalisation politique et économique». Ces communautés souffrent d'un «taux de chômage deux fois plus élevé que celui des non-Autochtones. Le revenu médian des Autochtones (18 962 $) est considérablement inférieur à celui des non-Autochtones (27 097 $)».

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