Il y a un peu plus d’une semaine, la maire d’Amsterdam, Femke Halsema, a annoncé que le Conseil de la ville traitera une motion pour interdire l'accès des touristes aux 166 coffee-shops existants. En d’autres termes, la fermeture des portes d'un des plus célèbres circuits aux touristes en voyage à Amsterdam : la vente et la consommation de marijuana.
L’initiative fait partie d’un plan de réformes dirigé par Halsema, élue en 2018, en vue de réduire l’encombrement dans le Quartier Rouge.Selon elle, un tiers des coffee-shops hollandais se concentre à l'intérieur de la ville, autrement connue sous le nom de “la Venise du Nord”. D'après une enquête lancée par le gouvernement, nous apprenons que 58 % des touristes étrangers visitent la ville dans le but de consommer des drogues.
Hé, les touristes, allez fumer chez vous !
Les restrictions seraient appliquées à partir de l’année prochaine, et permettraient l'accès aux célèbres coffee shops seulement pour les résidents du pays. Le but est d’attirer un tourisme ayant un pouvoir d'achat plus élevé, ainsi que de promouvoir les autres attractions de la ville, comme ses “institutions culturelles, sa richesse et sa beauté”. La maire d’Amsterdam a expliqué : “ils (le conseil) ont observé que plusieurs groupes de jeunes viennent dans la ville seulement pour visiter les coffee-shops”.
Aux Pays-Bas, les détails techniques sur la légalité de la vente des produits à base de cannabis sont très complexes. Depuis 1976, une “politique de tolérance" fut appliquée, laquelle décriminalise la possession jusqu’à 5 grammes, bien que la production soit considérée comme illégale. La proposition du Conseil municipal, appuyée par la police et le parquet, fut présentée avec l’objectif de contrôler le tourisme des drogues, lequel serait organisé autour des gangs et du marché noir. En revanche, Joachim Helms, le porte-parole de l’Association des Commerçants de Cannabis, a averti que la demande de ces produits se maintiendra. Donc, dans la rue, il y aura un trafic de drogues appuyé par le marché illégal, exactement ce que la réforme cherche à éviter.
Des enquêtes récentes ont démontré que le tourisme de loisir et des jeunes continuera à grandir. Alors, serait-ce une opportunité pour certains pays de prendre l'initiative sur ce marché ? Ou peut-être serait-ce un avertissement qui motivera les gouvernements à présenter des lois plus tolérantes et plus justes face aux demandes du marché ? Une chose est claire : au-delà des interdictions, les consommateurs trouveront, d'une façon ou d'une autre, une réponse à leurs nécessités, car selon toutes les prévisions, la fièvre du vert continuera à croître.
