Que savons-nous déjà, et que devons-nous apprendre, sur les effets de la consommation de cannabis durant la grossesse ?
La plupart des spécialistes déconseillent la consommation de cannabis chez les femmes enceintes en l'associant aux complications d'accouchement, à la naissance prématurée et à un faible poids du nouveau-né. Mais qu'est-ce qui est certain quant à ses effets sur le fœtus ? Et ainsi, quelles sont les raisons pour lesquelles les femmes en grossesse consomment cette substance ? Quand et comment la consomment-elles ? Comment influe-t-elle leurs expériences de gestation ?
La plupart des enquêtes réalisées sur ce sujet n'apportent pas des résultats concluants et, dans bien des cas, ils sont contradictoires. Les phytocannabinoïdes qui se trouvent dans la marijuana sont connus pour leur capacité de s'adjoindre aux récepteurs de cannabis présents dans le cerveau des tous les mammifères, et ainsi, pour le développement du système endocannabinoïde du fœtus.
Le rôle du Système endocannabinoïde dans le corps humain
Le système endocannabinoïde est une structure physiologique responsable de la régulation d’une grande diversité des processus corporels, comme la libération des neurotransmetteurs, la perception de la douleur, la régulation cardiovasculaire et les fonctions gastro-intestinales, notamment de l’appétit, ainsi que des certaines fonctions du foie.
Ce système comporte des récepteurs cannabiques (CB1 et CB2), qui se trouvent principalement dans le cerveau et dans le système nerveux, étant distribués dans tous les tissus et les organes périphériques. Le système inclut aussi des endocannabinoïdes, ou “molécules de liaison", qui se mêlent aux récepteurs susmentionnés, et finalement, il comporte des enzymes qui synthétisent et régulent le métabolisme des endocannabinoïdes.
Les phytocannabinoïdes naturels trouvés dans la marijuana, comme le THC ou le CBD, agissent dans le corps de manière similaire à l'anandamide, l’une des endocannabinoïdes principaux qui constituent le corps humain. Comme nous l’avons déjà mentionné, les études scientifiques ne sont pas concluantes ni sur les effets bénéfiques du cannabis dans le développement du fœtus, ni par contre, dans la génération des potentielles déficiences.
La consommation du cannabis durant la grossesse, une question controversée
Une enquête publiée en 2015 a mesuré la perception globale du mouvement (GPM pour son acronyme en anglais) de 145 enfants qui avaient été exposés à différentes combinaisons de méthamphétamines, d’alcool, de tabac et de cannabis durant la grossesse. Les données furent comparées avec celles des 45 enfants qui n’avaient pas été exposés à des telles substances. Les résultats ont démontré que les enfants qui avaient été exposés à la marijuana, sans avoir été exposés à l'alcool ou aux autres drogues, étaient plus doués lors de la réalisation de leurs devoirs scolaires, en un notable 50 %. C’est un bon exemple de comment les phyto-cannabinoïdes peuvent appuyer le développement du corps et de la perception spatiale des fœtus.
Il faut également noter que dans la plupart des études scientifiques, les facteurs d’analyse sont évalués de manière isolée, ce qui limite la fiabilité des résultats obtenus. Dans de nombreux cas, il existe d’autres facteurs qui influencent le développement de la mère et de la vie qu’elle engendre, et qui habituellement ne sont pas considérés, comme la géographie, l'environnement et la condition sociale de la famille, son bien-être émotionnel, l’alimentation de la gestante, etc. Par exemple, il est bien connu que l'existence du stress chez la mère a des effets nocifs sur le fœtus.
Lesquels sont les réels besoins des mères ?
En mettant l’accent sur les mères, on pourrait se demander : avec quelle intention les femmes enceintes, ou qui allaitent, consomment-elles du cannabis ? À quel intervalle ? Comment la plante aide-t-elle les femmes ? Comment est-elle administrée ?
Pour l’instant, aucune étude a réussi à répondre à ces questions, une réalité possiblement motivée par les stigmatisations dont les femmes consommateurs souffrent, particulièrement aux décennies récentes. Une circonstance qui paraît être similaire à celle de la menstruation, que nous avons envisagé dans notre article de jeudi dernier..
La science ne paraît pas être très objective quand il s’agit des substances illégales ou des personnes déprimées. Plus nous incluons des perspectives différentes pour analyser le phénomène, plus les résultats seront exhaustifs et objectifs, à condition que les mères soient au centre du débat. Il faut ouvrir une discussion sans préjugés, un débat honnête et transparent, et il est ainsi nécessaire de ne pas succomber aux dogmes de la nouvelle religion promue par les discutables sages qui portent des blouses blanches.
